Le grand boum de l'été 1992 :

Deux événements survenants coup sur coup vont relancer la mode C.B. pendant l'été 1992 : le permis à points et la grève des routiers. Suite à l'instauration du permis à points, les routiers, qui font des milliers de kilomètres chaque année, se sentent particulièrement vulnérables et menacés. faute d'obtenir satisfaction pour manifester leur mécontentement, ils organisent des barrages qui paralysent la France pendant une quinzaine de jours au moment de grands départs en vacances. La C.B., dont ils sont presque tous équipés, devient leur arme essentielle : lancement des mots d'ordre, signalisation des forces de police, ...
Les Français ne tardent pas à découvrir l'efficacité de cette technique au journal télévisé. L'effet est immédiat.
La C.B. n'est plus l'apanage du petit jeune qui décore sa voiture de jantes chromées, d'un pare-soleil multicolore et de peluches sur la plage arrière. Désormais, tout le monde l'utilise, aussi bien le retraité qui a envie de sortir de sa solitude que le cadre supérieur faisant des conférences aux quatre coins du monde ou le SAMU de province.
Ce mouvement n'a cependant rien de comparable au phénomène de société qu'a pu représenter la C.B. au début des années 80. Elle était alors le dernier espace de liberté à conquérir. Celle des années 90 est devenue un produit de consommation individualiste. La convivialité y perd au dépens de l'utilitaire : on bavarde moins de tout et de rien, on veut juste savoir "si la route est propre", c'est à dire s'il n'y a pas de radar ou de policier à l'horizon.